Face à la presse ce jeudi 13 septembre, Amadou Koné, le ministre des Transports de Côte d’Ivoire a indiqué que le phénomène »Gnambros » du nom de jeunes gens qui rançonnent des transporteurs terrestres dans le pays, est un problème pour le ministère même qu’il dirige.
C’était au cours de « Les grands rendez-vous de L’Expression », une rencontre qu’organise le quotidien »L’expression » et dont le ministre Amadou Koné était l’invité, avec pour thème « Secteur des transports en Côte d’Ivoire, quelles perspectives de la modernisation pour la période 2018-2020 ».
« Nous au ministère des Transports, de même que les transporteurs, nous sommes victimes des « gnambros ». Les « gnambros » n’ont aucune autorisation d’existence délivrée en tant que syndicat ou organisation professionnelle de transport délivré par le ministère des Transports. Donc ils n’ont aucune existence au ministère des Transports… ils n’ont aucune existence légale pour nous. On n’a jamais donné un document ou un récépissé enregistrement d’un syndicat au ministère des Transports », reconnait Amadou Koné.
Le ministre des Transports reconnait et dénonce en outre une prolifération de syndicats qui opèrent dans ce milieu sans remplir les normes. Son ministère n’étant pas celui qui délivre les autorisations d’existence à un syndicat, son action à ce jour est en premier de favoriser l’apaisement et la pacification et à l’interpellation avec le soutien de la police quand il y a des débordements. Dans cet esprit, il indique qu’il travaille en étroite collaboration avec son collègue du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité pour une réforme de la loi syndicale et associative dans le pays.
Interrogé sur l’existence des taxis-motos dans certaines localités du pays, Amadou Koné indique être contre cette activité. Toutefois il appelle à l’indulgence pour les acteurs de ce type de transport qui est fiscalisé. Selon lui, « le secteur du transport comme le secteur du commerce ont été un refuge pendant un certain moment pour tous ceux qui n’avaient pas d’emploi ». « Si je veux faire toutes les réformes, vous serez les premiers à me tomber dessus », soutient-il. Convaincu par ailleurs que « le désordre dans le transport est dû au fait qu’il y a beaucoup d’intervenants », Amadou Koné a par ailleurs révélé la mise en place bientôt d’une « Autorité de régulation du transport ».
De la gare routière internationale d’Abidjan qui tarde à sortir de terre à l’emplacement de l’ex-casse dans la commune d’Adjamé, il en a été aussi question. Selon le ministre des Transports, de nombreux facteurs sont à l’origine de la lenteur dans la réalisation de ce projet lancé depuis 2013. Ce sont entre autres la présence dans le sous-sol du site d’installation d’eau, d’électricité et de fils de téléphonie mobile à déplacer avant les gros-œuvres et qui ont dernièrement trouvé solution. Et aussi la prise en compte du passage sur le site du métro Anyama-Port-Bouet qui nécessite une revue des financements. Toutefois, Amadou Koné rassure qu’une pression est faite sur l’opérateur pour commencer les travaux. « J’ai dû moi-même faire quelques déplacement sur le terrain pour mettre la pression. D’ici la fin de cette année, pour nous il apparaît clair que si l’opérateur de démarre pas les gros œuvres nous allons donc prendre certainement des décisions », promet-il.
Quel bilan des vols directs Abidjan –Etats-Unis ? « Positif » répond le ministre des Transports ivoirien. « On avait un objectif de taux de remplissage de 60% au démarrage. De Mai à juillet tout s’est très bien passé. Nous attendons les mois où il y a moins de trafic pour voir. Mais nous étions largement au-dessus de nos objectifs… Ethiopian Airlines proposent même qu’on fasse de nouvelles liaisons sur le continent américain. Mais nous sommes en train de voir comment cela va se réaliser puisque nous avons aussi pour ambition que Air Côte d’Ivoire sorte aussi du contient », soutient-il.
Le ministre Amadou Koné est le 6ème invité de cette tribune.
Richard Yasseu
Source : rédaction Poleafrique.info