La capitale politique et administrative qui accueille le 7e sommet ivoiro-burkinabe sur le Traité d’amitié et de Coopération voit le nombre de taxis, réduit.
« Je me lève et sors de Yamoussoukro à 6h pour Bouaké. J’y vais chercher le gaz et je suis de retour ici vers 9h. C’est ce que je fais depuis cette pénurie de gaz » confie un taximètre rencontré par PôleAfrique.info.
Il reconnaît que plusieurs de ses collègues peinent à travailler, créant une incidence sur la mobilité des usagers.
Un autre, en provenance de l’INHP-B avec lequel nous embarquons, refuse la clientèle. Morofe, Sopim et autres sont les destinations des clients qu’il ne prend pas par un « désolé ». » Là je suis à l’essence. Si je dois les prendre ils paieront plus cher » fait-il savoir. » Avec le gaz, ce sont des trajets de 200f mais là ils devront payer 300 f ou 500 f, tout chose qu’ils vont refuser. Ça nous crée un manque à gagner évident « reconnaît-il.
A Yamoussoukro, au vu et au su de toutes les autorités administratives et ministérielles du ministère du pétrole, de l’énergie et du développement des énergies renouvelables, les taximètres utilisent le gaz.
Pourtant, en son temps une campagne de sensibilisation assortie de sanctions avait été menée. Juste pour la forme d’autant plus que le phénomène se poursuit à yamoussoukro et Bouaké, de façon non cachée.
D’ordinaire grouillant la nuit tombée lors de grande rencontre comme ce TAC, la rue en bordure du lac est morose ce mercredi soir. » Le manque de taxis oblige les gens à rentrer tôt « indique un chauffeur.
La ville est calme. Sur les raisons de la pénurie, « on nous dit que c’est pour nous contraindre à abandonner le gaz que l’État fait cela. Une autre version veut que le gaz arrivé au port ne soit pas de bonne qualité. Le bateau aurait été retourné » confie un chauffeur. »
C’est pénalisant pour tous. Hier (mardi), c’est un seul camion qui est rentré à Toumodi, insuffisant face à la demande forte » poursuit le chauffeur. Et une cliente de s’interroger : « Comment allons-nous faire avec ce manque de gaz? » Pour un habitant de la capitale, il faudrait que le gouvernement s’explique. « On nous dit que nous produisons du gaz. Où va-t-il pour que nous souffrions? Il faut des explications. Dans ce pays, par le silence, le gouvernement se fout du peuple face à des questions essentielles. La population n’est pas servie mais on cherche l’argent ailleurs » fulmine ce cinquantenaire, fatigué de chercher des bouteilles de gaz.
Adam’s Régis SOUAGA, Envoyé spécial à Yakro
Source: rédaction PôleAfrique.info