La pratique n’a que trop duré. Le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie a décidé de renforcer la lutte contre la fraude du gaz butane sous toutes ses formes. Il l’a fait savoir le vendredi 28 juillet 2023 à Abidjan, à l’occasion de la mise en service de la sphère A41 de 4 000 tonnes de la Société de gestion des stocks pétroliers de Côte d’Ivoire (GESTOCI).
Le transvasement illégal de gaz butane et l’utilisation du gaz butane comme carburant, des pratiques qui font partie du quotidien des populations en Côte d’Ivoire. Pour rappel,le dimanche 23 juillet 2023, trois citernes de 3 000 litres de gaz butane chacune ont été saisies dans le grand marché de la commune d’Abobo.
Au regard des dégâts et des nombreuses pertes en vie humaine inhérents à ces pratiques, le ministère des Mines, du Pétrole et de l’Energie a décidé d’utiliser les grands moyens.
« Nous avons instruit la direction générale des Hydrocarbures, afin qu’elle mène une lutte sans merci contre les fraudeurs, les contrebandiers, tous ceux qui font du transvasement illicite. Nous avons demandé de démanteler tous les centres disséminés à travers le pays, particulièrement dans la région d’Abidjan et qui ne sont pas autorisés. L’Etat subventionne justement le butane pour le rendre accessible aux ménages à faibles revenus. Cependant, une partie du butane est dévoyée et sert désormais de transport pour des véhicules. Cela doit prendre fin », a menacé Mamadou Sangafowa Coulibaly.
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En 2022, la consommation de de gaz butane en Côte d’Ivoire était de 560 000 tonnes. Avec la mise en service de la sphère A41 de 4 000 tonnes, la capacité de stockage de la GESTOCI passe à 10 000 tonnes. Ainsi, la demande en gaz butane va avoisiner 930 000 à 1 million de tonnes à l’horizon 2030.
Le financement de la construction de sphères de 2 000 tonnes chacune sur les sites de Bouaké, Yamoussoukro, San-Pedro et Ferkessédougou est annoncé, afin de rapprocher davantage le gaz butane des populations et des pays de l’hinterland.
Maria Kessé