Que représente pour le camp Soro la grâce présidentielle accordée il y a peu par le chef de l’Etat Alassane Ouattara et qu’est-ce que cela implique pour la vie sociopolitique ivoirienne ? Dans cet entretien, Traoré Mamadou, un cadre du mouvement politique créé par l’ex-Premier ministre Guillaume Soro et proche de celui-ci, donne des éléments de réponse.
Le 22 février 2024, le président ivoirien Alassane Ouattara a accordé sa grâce à plusieurs prisonniers militaires et civils ivoiriens parmi lesquels on retrouve des proches de Guillaume Soro votre leader. Où et comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?
J’étais à Abidjan quand j’ai appris la nouvelle. Comme l’ensemble des ivoiriens, j’ai accueilli cette nouvelle avec bonheur et une grande joie.
Je voudrais profiter de cette occasion pour remercier le Chef de l’Etat pour cette action qui nous soulage et qui soulage beaucoup de familles dont celle des prisonniers politiques. Je souhaite qu’il aille plus loin en faisant voter une loi d’amnistie qui fera en sorte que mon leader Guillaume Soro rentre au pays et qu’il soit inscrit sur la liste électorale.
Vous avez été en contact avec certaines personnes qui ont bénéficié de cette grâce. Quels ont été leurs premiers mots d’hommes libres ?
Je fais partie de ceux qui sont allés chercher Soul To Soul à la prison d’Abengourou. Ses premiers mots, à sa sortie de prison, ont été à l’endroit du bon Dieu qui a permis sa libération en passant par le chef de l’Etat. Il en fut de même des soldats, membres de la sécurité de Guillaume Soro, qui ont également bénéficié de la grâce présidentielle.
Au nom de la cohésion sociale, la mise en liberté de ces personnes a toujours été demandée par leurs proches, principalement par leurs formations politiques. Aujourd’hui c’est chose faite. Pensez-vous que c’est un pas de plus dans la consolidation de la réconciliation nationale ?
Je pense en effet que c’est un grand pas de plus pour la réconciliation nationale. Cette réconciliation nationale sera achevée avec une loi d’amnistie en faveur de tous les hommes politiques qui ont été condamnés par la justice.
Comment voyez-vous désormais la réconciliation nationale ?
Je vois la réconciliation nationale en ces points suivants : le retour sécurisé de mon leader Guillaume Soro au pays, la restitution de ses biens saisis par la justice, la réhabilitation de ses hommes limogés de leurs postes, son inscription, celle de Laurent Gbagbo et de Blé Goudé sur la liste électorale, l’organisation d’une élection présidentielle inclusive et transparente, l’ouverture d’un cadre de dialogue permanent entre les grands leaders politiques du pays, la criminalisation des discours appelant à la haine tribale et régionaliste.
Avez-vous des nouvelles de l’ex-Premier ministre ?
Malheureusement, non. Je n’ai aucune nouvelle de mon leader politique Guillaume Soro.
Certaines informations font cas de discussions en cours avec les autorités pour un retour au pays de l’ex-Premier ministre Guillaume Soro, votre leader. Un commentaire ?
Je souhaite de tout mon cœur que ces informations soient vraies afin de permettre un retour sécurisé de mon leader au pays.
Réalisé au téléphone par Richard Yasseu