2001-2021, il y a vingt ans que naissait l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI). Après vingt ans d’existence, où en est cette formation politique et quelles sont ses perspectives ?
Tantôt dans l’opposition, tantôt dans la mouvance présidentielle, l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI) participe au jeu politique ivoirien. Ce malgré des moments difficiles traversés. Créé en février 2001, ce parti a enregistré de nombreuses pertes. Ce sont notamment les assassinats de son premier secrétaire général Dr Balla Kéita suivi quelque temps plus tard de la mort de son président fondateur le général Robert Guéi courant septembre 2002 et du Professeur Alassane Salif N’Diaye, décédé le 3 mars 2013 à Paris.
La formation politique a aussi connu des saignées en son sein. De nombreux départs de cadres ont été enregistrés durant son parcours.
Mais cela n’altère en rien l’engagement de son actuel président, Dr Albert Mabri Toikeusse pour qui, vingt ans après, il y a un UDPCI « dont les militants doivent être fiers. Qui doit rassurer. Qui aura à démontrer son sens de la combativité. Qui aura montré qu’elle a une âme. Qui continue son petit bonhomme de chemin. Mais qui résolument s’est engagée pour le combat démocratique en vue de la prise du pouvoir d’État par les urnes. Cette UDPCI qui est là aujourd’hui, avec évidemment, des gens qui nous ont quittés, des militants de départ, d’autres qui avaient pris le train en marche, mais qui restent avec la substance du parti ».
À l’en croire, sa formation politique dispose encore de « militants engagés, de conviction, qui ont foi » en leur « combat et qui sont toujours mobilisés, quelles que soient les difficultés », comme il le fait savoir dans un entretien avec le confrère Le Nouveau Réveil du mardi 31 août 2021.
Durant ses vingt ans, l’UDPCI a vu le départ de nombreux de ses cadres fondateurs. Ce sont entre autres, les ex-ministres Paul Akoto Yao, Danièle Boni Claverie, Bleu Lainé, Kahé Eric, Constance Yahi et dernièrement Tchagba Laurent et Albert Flindé. Cette formation politique a aussi vu le départ de Siki Blon Blaise. Dans la foulée, l’UDPCI a aussi collaboré avec la mouvance présidentielle, notamment avec le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) avant de se retirer pour l’opposition politique.
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Quel avenir pour ce parti ? De l’avis d’observateurs politiques, la formation fondée par le général Robert Guéi a jusque-là misé sur l’ouest montagneux de la Côte d’Ivoire – d’où sont originaires ses deux présidents – pour exister. Il lui faudrait parvenir à sortir de ce bastion.
Dr Eddie Guipié est enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo dans le Nord de la Côte d’Ivoire. Il partage cet avis. « Pour parler de l’avenir de ce parti, on se pose la question de savoir quand l’UDPCI pourra quitter les régions montagneuses pour s’étendre sur l’ensemble du territoire national pour avoir une réelle représentation au-delà de son fief. Voilà le défi pour cette formation politique qui a vingt ans aujourd’hui. Qui a le mérite d’exister, qui a le mérite d’avoir une base sociologique, qui a le mérite d’avoir un groupe parlementaire, qui a le mérite de conserver ses bases dans certaines élections », analyse pour 7info, l’universitaire.