« Les autorités seraient en train d’envisager le confinement total à partir de samedi pour 15 jours renouvelables, prière donc prendre vos dispositions en terme de vivres » ou « De source sûre, tous les marchés fermeront le dimanche 22 mars 2020. Veuillez prendre toutes vos dispositions pour faire vos provisions » sont des types de message envoyés, partagés sans vérification et précaution aucune par des internautes. De qui tenez-vous cette information ? « Partagée telle que reçue » est l’invariable réponse servie.
Ainsi, autour de la mobilisation pour freiner la propagation de la pandémie à coronavirus, se tient une autre mobilisation, vicieuse, sournoise comme le coronavirus lui-même mais plus dévastateur par ces conséquences non-maîtrisables.
Le lundi 16 mars dernier, à Abidjan, des grandes surfaces avaient été prises d’assaut par crainte légitime de prise de décision de confinement comme en France.
A ce jour la pandémie a atteint 9 personnes dont une guérison, le tout premier cas enregistré en Côte d’Ivoire. Depuis, 48h, aucun nouveau cas n’est signalé.
Malheureusement, face à la floraison des rumeurs, aucune réaction officielle n’est entendue. Pourtant les autorités sécuritaires siègent au comité des experts qui ont la lourde charge de gérer cette crise. La gestion de la divulgation des fausses informations, en vue de rassurer la population fait bien partie de la gestion de la crise sanitaire.
Ce vendredi, l’Institut Pasteur de Paris devrait porter plainte contre un internaute français qui a accusé l’institut de recherche médical d’avoir fabriqué le virus. Dans une vidéo très suivie et partagée, cet internaute, qui brasse la rumeur et dit des contre-vérités, croit détenir la clé de cette crise sanitaire.
En Côte d’Ivoire, le Code pénal, en son article 173 prévoit la divulgation de fausses informations assortie de sanction.
« La publication, la diffusion, la divulgation ou la reproduction par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers, est puni de “ l’emprisonnement ” (Loi n° 95-522 du 06 /07/ 1995) d’un à trois ans et d’une amende de 500.000 à 5.000.000 de francs, lorsqu’il en résulte ou qu’il pouvait en résulter la désobéissance aux lois, une atteinte au moral de la population, ou le discrédit sur les institutions ou leur fonctionnement » prescrit le Code pénal ivoirien.
« On s’en fout de l’élément intentionnel, il faut vérifier l’information avant sa diffusion sinon tu tombes sous le coup de la loi » explique une source judiciaire à 7info.
La volonté manifeste de créer la psychose pousse même des acteurs de la scène politique ivoirienne, à saisir cette opportunité pour y entrevoir une occasion de noyer l’adversaire, le RHDP, par des accusations les plus farfelues. Toute chose qui a suscité une réaction de Kobenan Kouassi Adjoumani, Porte-parole principal de ce parti.
« Face à cette menace mondiale qui met en péril notre existence en tant que Nation et qui devrait nous inviter à un véritable sursaut national, force est de constater avec beaucoup de regrets, le comportement et le discours totalement abject et désorienté d’une partie de la classe politique nationale qui voit dans cette crise sanitaire une opportunité royale, pour porter le coup de grâce au Gouvernement » a-t-il dénoncé.
Adam’s Régis Adam’s
7info.ci