Un Thiam en cache toujours un autre ! En Côte d’Ivoire, c’est connu, les fils de l’ex-ministre Amadou Thiam ont du talent. Banquier, ministre, Gouverneur-Chef traditionnel Baoulé…la famille Thiam est connue pour ses hauts cadres qui savent se distinguer positivement dans la sphère économique et politique.

A côté de ceux dont les noms sont plus connus, il y en a de moins exposés et qui ne sont pas en Côte d’Ivoire ni proches de ce pays. Mais, comme un Thiam en cache un autre, Pierre Thiam se révèle au monde et aux Africains qui vivent aux Etats-Unis, par son génie créateur.

Il est su de tous que « la cuisine africaine est adulée non seulement par les Africains eux-mêmes, mais aussi par les habitants des autres continents » écrit un confrère. Pierre Thiam a dompté les marmites, loin de sa terre natale mais avec les mets africains qui font vriller les papilles. Il excelle dans la cuisine à spécialités sénégalaise et ouest-africaine.

Pierre Thiam, après  son baccalauréat, part s’inscrire à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar où il suit un cursus en Physique et Chimie. Il avait un esprit très scientifique et rien ne laissait présager le parcours passionnant qui l’attendait.

En 1980, il part pour les Etats-Unis pour continuer ses études à New York. Raison de plus pour être un grand inconnu des Africains. « Pour pouvoir subvenir à ses besoins dans ce pays étranger, il lui fallait trouver un travail. Le premier qu’il trouve le conduit directement sur les pas de sa destinée. Il travaille dans un restaurant, d’abord en tant que serveur puis comme commis de cuisine » apprend-on. « L’organisation de ce restaurant le fascine et il admire la rapidité du travail, la coordination entre la préparation des plats, la réception des commandes, leurs livraisons et tout le travail d’arrière-plan. Il décide donc de chercher un travail en tant que cuisinier dans les spécialités africaines », un déclic est né !

Partant de sa faculté de sciences physiques et chimiques, rien ne présageait pour lui une brillante carrière de chef aux Etats-Unis. « Aujourd’hui, Pierre Thiam est une égérie de la cuisine sénégalaise sur le continent américain » apprend-on de ce confrère qui lui a consacré récemment une page. « Il a servi comme cuisinier dans de nombreux et grands restaurants comme Garvin’s, Jean Claudeau Boom Restaurant où il devient chef cuisinier en 1995. Le succès de ses plats est tellement grand qu’il fait toute la réputation du restaurant. »

« Il se lance ainsi dans un service de livraison à domicile de plats sénégalais. Ce service proposait aussi en plus des repas, la livraison de fleurs et un groupe musical. Il avait déjà une clientèle haut de gamme composée de l’ex-Secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-moon, du directeur du Earth Institute à l’université de Columbia, Jeffrey Sachs, et même de musiciens comme le célèbre Jazzman Randy Weston » peut-on lire.

2001, c’est l’année de la consécration avec l’ouverture du premier restaurant pour ce féru des mélanges de saveurs. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » avait dit le physicien Lavoisier et Pierre Thiam ouvre « son propre restaurant qui n’est que le premier. »

 Il le nomme « Yolele». Yolele est un bistrot qui expérimente la cuisine africaine adaptée à celle américaine. Il est installé à New-York dans le quartier de Fort Greene, dans Brooklyn. Trois ans plus tard, Pierre Thiam ouvre un second restaurant, toujours à Brooklyn, qu’il nomme le « Grand Dakar ». Il faut dire que Pierre Thiam est Sénégalais et n’a rien à voir avec la grande famille Thiam de Côte d’Ivoire !

« La renommée de Pierre Thiam se fait tellement grande qu’il est invité sur tous les continents, il est recherché pour toutes les plus grandes émissions culinaires. Notre icône n’est d’ailleurs plus juste un cuisinier ; il devient auteur d’ouvrages de cuisine. Son premier livre, « Yolele, Recipes From the Heart of Senegal », lui vaut des prix aux Etats-Unis. »

Pierre Thiam qui a du talent à revendre comme les membres de la dynastie Thiam en Côte d’Ivoire « crée, en 2013, le festival AfroEats au Sénégal, cuisine les plats du dîner de commémoration de l’esclavage des Nations-Unies en 2015 et organise des voyages culinaires pour faire découvrir la cuisine africaine aux chefs du monde. »

Adam’s Régis SOUAGA et Afrik.com

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