Situé à une vingtaine de kilomètres de Bangolo, le village de Diamplean vit une situation qui s’empire chaque jour. Une source bien introduite nous fait savoir que <<Il y a de cela quelque temps que Yéhoué Maurice, cadre du village, par ailleurs vice-président du conseil régional du Guémon, sous le prétexte que le chef du village est sorcier, l’a fait remplacer par quelqu’un d’autre. Auparavant, il avait enlevé un chef qu’il a remplacé par celui qu’il est en train d’enlever présentement. C’est cette situation qui depuis plusieurs jours entraîne des tensions dans le village>>, explique la source. Les parents du chef, les amis et bien d’autres personnes prennent fait et cause pour l’infortuné. Des violences éclatent au village. Des biens sont détruits, notamment l’église des assemblées de Dieu et des maisons. Des personnes sont blessées dans les affrontements.
Informé, le préfet du département de Bangolo se rend au village. L’autorité préfectorale et des gendarmes qui l’accompagnaient vont essayer les jets de pierre des villageois en furie. Sous la pluie de cailloux qui pleuvait sur leurs têtes, le préfet et sa délégation rebroussent chemin. La situation reste jusqu’à présent tendue car chaque groupe campe sur sa position.
La situation que vit Diamplean pouvait être évitée si les choses se passaient de façon coutumière. Selon les coutumes, au dire d’un anonyme introduit auprès de la chefferie, un chef n’est remplacé que lorsqu’il a fauté gravement. <<Un chef ne se remplace pas comme sur un terrain de basket. Le chef est sur son trône à vie. Il ne peut qu’être relevé de ses fonctions que s’il est avéré qu’il a cherché la femme d’autrui ou a volé. Sinon un cadre quel que soit ce qu’il est ne peut en aucun cas démettre un chef de village>>, soutient-il. En attendant, un calme précaire règne au village où les différents blocs en conflit, se regardent en chien de faïence.
Olivier Dan Correspondant Ouest
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