Il faudra encore du temps pour voir les cadres du Front populaire ivoirien parler d’une même et seule voix. Alors que des négociations étaient en cours pour la réunification des deux camps rivaux qui se disputent le contrôle de cette formation politique, des nouvelles en provenance du parti fondé par Laurent Gbagbo indiquent que tout est à nouveau à l’arrêt.
Les palabres internes au FPI finiront-elles par trouver solution ? Les derniers développements ne le présagent pas. La raison ? Les discussions entamées il y a peu pour donner des chances d’une réunification viennent de prendre du plomb dans l’aile à cause du comité national paritaire de collaboration (CNPC) signé avec Henri Konan Bédié. Selon un cadre de ce parti, les 3 et 4 janvier derniers, quand les présidents Affi N’Guessan et Laurent Gbagbo se sont rencontrés à Bruxelles, le président du PDCI-RDA a proposé la tenue d’un congrès unitaire pour que Gbagbo soit porté à la tête du parti. Suite à cela, fait savoir notre source, les négociations ont commencé entre les parties. Mais elles ont été suspendues.
« Le 12 mars 2020, Assoa Adou prétextant de la maladie à nouveau coronavirus, Covid-19, a demandé la suspension des négociations. Chose que Affi N’Guessan n’a pas voulu. Selon le président statutaire du FPI, Affi N’guessan, du fait de la pandémie, il fallait terminer rapidement les négociations pour aller à l’unité du parti, d’autant plus que les échanges se font entre 12 personnes par partie en présence » relève notre source. A l’en croire, Assoa Adou a campé sur sa position.
« Mais curieusement, alors qu’il demande la suspension des négociations du fait du coronavirus, il signe le 30 avril un accord avec le PDCI, suivi d’un autre accord avec le même parti le 3 juin dernier », indique l’information. Toute chose que l’ex-Premier Ministre n’a pas apprécié.
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« Au deuxième accord avec le PDCI, Affi N’Guessan a fait une déclaration pour signifier son mécontentement et le rejeter puisque n’étant pas un engagement pris par le FPI légalement constitué », fait savoir notre informateur et de révéler que « Par la suite, Assoa Adou a appelé Affi pour lui dire qu’il souhaiterait que les négociations reprennent ». Un échange qui s’est soldé par une rencontre dans la journée du dimanche 07 juin.
A cette rencontre, poursuit la source, Affi N’Guessan qui ne reconnaît pas la qualité de responsable du FPI d’Assoa Adou, lui a demandé de suspendre les accords avec le PDCI et d’attendre l’effectivité de la réunification du FPI avant d’engager ce parti dans un projet avec toute autre formation politique. Chose que Assoa Adou a rejeté arguant que les ex-présidents Gbagbo et Bédié se seraient déjà entendus. « En retour, Affi a rappelé qu’il n’est pas signataire de cet accord, et qu’il il ne se sent pas engagé. Il a en outre fait savoir que si Assoa Adou restait sur sa position, il fallait donc suspendre les négociations ».
Affi N’Guessan, à en croire notre source, a donné deux semaines à ses camarades qui lui sont opposés, pour clarifier leur position. « Sans quoi, chacun irait de son côté. Lui Affi organiserait dans la première quinzaine de juillet un congrès au cours duquel sera désigné le candidat du FPI à la l’élection présidentielle », conclut-il.
Richard Yasseu
7info.ci