Les jeunes diplômés ivoiriens sans emploi ont, avec le Bureau de coordination des programmes Emploi, des opportunités à travers la requalification.
Des dispositifs existent en Côte d’Ivoire pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes diplômés ou non avec les financements de la Banque Mondiale, de l’Agence française de développement à travers le C2D et d’autres partenaires du Bureau de coordination des programmes emploi (BCP-E).
Il est évident et su de tous que l’inadéquation formation-emploi est une des causes du fort taux de chômage des diplômés ivoiriens, surtout ceux de l’enseignement général. Le nouveau coordonnateur général du BCP-E, Dr Hermann Toualy qui a présenté sa structure à la presse et médias a annoncé le dispositif de la requalification de jeunes diplômés vers des secteurs de métier qu’offrent les secteurs des mines, des BTP. Il s’agit de courte durée de stage de 6 mois renouvelable avec une prime.
Outre la requalification de diplômés, en appui à ce dispositif, existent un canevas pour jeunes non scolarisés peu ou pas qualifiés inscrits sur des travaux à haute intensité de main d’œuvre ou un apprentissage en milieu rural ou urbain, des chantiers-école, l’initiation à l’entreprenariat.
Ces mécanismes qui visent à insérer les jeunes ivoiriens dans le tissu professionnel, ont bénéficié à 115598 jeunes pour une enveloppe de 84 milliards FCFA.
Le BCP-E, ancien Pejedec est une unité de coordination mise en place pour rassurer les bailleurs de fonds, peu enclins à accorder un blanc-seing en matière de gestion de finances aux structures publiques.
Le Bureau assure donc le suivi-évaluation des projets, identifie et contracte avec des agences d’exécution, assure les audits internes et externes et fonctionne avec quatre unités opérationnelles.
Il renforce les capacités des agences d’exécution partenaires. Dr Hermann Toualy de reconnaître que « les structures de mise en œuvre des projets font défaut en Côte d’Ivoire, ce n’est pas l’argent qui fait défaut » a-t-il soutenu. Il estime que c’est l’une des causes du blocage de 8 milliards FCFA par l’AFD alors que ce fonds est destiné à appuyer la création d’opportunités pour les jeunes.
La lueur d’espoir point à l’horizon avec le projet d’amélioration de l’Enseignement supérieur doté d’une enveloppe de 100 millions de dollars pour « résoudre la question de l’inadéquation formation-emploi. »
Le BCP-E est déployé dans dix régions et douze communes sur l’ensemble du territoire national au profit de 4000 jeunes cibles. Il s’agit pour l’équipe de Dr Hermann Toualy, de « hisser l’apprentissage comme véritable voie de formation initiale qui conduira à la mise en place d’un nouveau cadre juridique et organisationnel. »
Les jeunes diplômés ont aussi l’opportunité d’obtenir des contrats d’apprentissage sous statut salarié. Ce système se décline en 25% d’encadrement dans les quatre centres pilotes choisis, lycée professionnel de Ferké, le centre des métiers de Vridi, le lycée professionnel de Bouaké entre autres et 75% de temps, en situation professionnelle.
Pour ceux qui nourrissent des initiatives personnelles en entreprenariat, le Bureau a un consultant pour leur suivi en synergie avec les agences d’exécution bénéficiaire du projet. Il s’agira de mettre en place un financement pilote à travers une banque et une microfinance avec partage des risques entre le projet, à 70% et la banque à hauteur de 30% des risques. Une banque publique et la Coopec sont parties à ce projet d’un coût de 400 millions FCFA.
Si « le chevauchement des dispositifs a souvent impacté le BCP-E » par la perte de confiance des jeunes, Dr Toualy a relevé le déficit de visibilité du secteur privé ivoirien par rapport « aux perspectives » à l’insertion des jeunes diplômés.
Les acquis du BCP-E, « 60% des jeunes stagiaires, 40% de bénéficiaires, 52% d’apprenants en CDD-CDI et auto-emploi, 70% de bénéficiaires sur les THIMO.
« Le primo entreprenariat représente un secteur à risque pour les banques » reconnaît Dr Hermann Toualy qui entend s’appuyer sur les médias et la presse pour relever les bons résultats obtenus sur le terrain. L’objectif final de la collaboration avec les collectivités locales, assurer un transfert de compétences sur les projets afin qu’elles en assurent la pérennité en totale autonomie.
Adam’s Régis SOUAGA