Implants pelviens : le groupe pharmaceutique Johnson & Johnson condamné à verser 344 millions de dollars d’indemnités.
Ce jeudi 30 janvier, le groupe Johnson & Johnson a été condamné à verser 344 millions de dollars d’indemnités. On reproche au géant pharmaceutique sa publicité mensongère dans la commercialisation d’implants pelviens destinés à traiter l’incontinence urinaire et la descente d’organes chez la femme.
Aussi appelés « mesh », ces dispositifs médicaux se présentent sous la forme de bandelettes et renforts pelviens implantables par chirurgie. Ils ont été posés sur des milliers de femmes aux États-Unis, partout dans le monde et sont désormais au cœur de multiples procédures en justice aux États-Unis et ailleurs dans le monde.
Le juge du comté de San Diego Eddie Sturgeon, a estimé que Johnson & Johnson avait connaissance des risques et effets indésirables potentiels de ses produits lorsqu’il les a commercialisés via sa filiale Ethicon. Aussi, il reproche au géant pharmaceutique de ne pas les avoir mentionnés dans le matériel promotionnel distribué aux médecins et patientes. « Les complications pouvaient être si graves qu’il était nécessaires de retirer le « mesh » mais, contrairement à d’autres implants, le retrait est difficile et peut demander plusieurs opérations chirurgicales » a expliqué le juge Stugeon.
Aussi, le juge du comté de San Diego a estimé que Johnson & Johnson avait sciemment dissimulé les complications les plus graves du « mesh » alors qu’il savait qu’elles pouvaient être « irréversibles ». Parmi ces complications : l’incontinence, le risque accru d’infections ou encore des saignements et douleurs abdominales chroniques. Par ailleurs, le groupe pharmaceutique américain était poursuivi en 2016 par les services du procureur fédéral de Californie, Xavier Becerra. Ce dernier s’est réjouit de la victoire, déclarant : « Johnson & Johnson connaissait les dangers de ces produits mais a fait passer les profits avant la santé de millions de femmes (…) Aujourd’hui nous avons rendu justice aux femmes et aux familles marquées pour toujours par la malhonnêteté de Johnson & Johnson ».
La firme a vendu près de 500 000 exemplaires du « mesh » aux États-Unis entre 2008 et 2014, dont 30 000 en Californie. À l’échelle planétaire, l’estimation grimpe à 2 000 000 d’exemplaires. Johnson & Johnson a déclaré au New York Times qu’il fera appel du jugement.
Manuela Pokossy-Coulibaly
7info.ci