Le manioc ne sera plus identifié à l’attiéké en Côte d’Ivoire car, par une innovation dont il a le secret, un ivoirien vient de mettre au point, un procédé qui permet la production de carburant à base de cette tubercule.
Il vient de remporter dans sa catégorie la 2ème édition du concours MOOV innovation. Lui, c’est Edi Abé Valère qui a une entreprise spécialisée dans l’extraction du bioéthanol à partir de l’amidon de manioc ( » lait d’attiéké « ) par un processus de distillation. Une première en Côte en Côte d’Ivoire.
Le jeune Edi Abé Valère, 29 ans, est l’un des tous premiers chercheurs en Côte d’Ivoire à produire du bioéthanol à partir de manioc. Il entend développer sa petite entreprise pour devenir un de ces champions nationaux à envergure mondiale, que seul le Nigéria a su en produire dans la sous-région ouest-africaine.
Edi Abé Valère précise que le bioéthanol n’est pas « la matière utilisée pour faire l’attiéké et le placali mais plutôt le liquide rejeté qui polluent nos quartiers qui est utilisé. »
Selon lui, « la production nationale du manioc est de plus de 2 millions 500 mille tonnes par an et qu’avec cette production, il faut sensibiliser les producteurs de manioc de sorte à recueillir ce liquide qui sera payé au litre. »
« Notons qu’avec déjà la production actuelle nous prévoyons planter encore le manioc, ce qui va diminuer le coût de l’attiéké (donc lutter pour l’autosuffisance alimentaire) mais aussi permettre à la côte d’Ivoire d’être le premier producteur d’éthanol en Afrique de l’ouest et voir continental », soutient Edi Abé Valère.
Ce jeune innovateur indique que cet extra hydrocarbure est également utilisé dans l’industrie cosmétique, de parfumerie et aussi dans certains produits pharmaceutiques.
« C’est aussi un produit contre le réchauffement climatique et la pauvreté », car selon lui, avec le bioéthanol, « on aura la réduction de plus de 60% de l’émission de CO2 qui améliorera la qualité de l’air, la réduction de la facture énergétique. » « Un produit à moindre coût », précise-t-il, car « le coût est accessible à toute la population ce qui augmentera le pouvoir d’achat de la population. »
Ce projet innovant va améliorer les conditions de vie des populations ivoiriennes « avec les odeurs nauséabondes, la dégradation de la route et des maladies respiratoires des enfants mineurs », note Edi Abé Valère.
Le concours dont il est l’heureux gagnant avait pour but de déceler les talents nationaux en matière de start-ups innovantes. Les lauréats bénéficieront entre autres d’un accompagnement financier et d’une période d’incubation.
Le bioéthanol est un biocarburant utilisable dans certains moteurs à essence. L’éthanol est produit à partir de matière organique (biomasse) et appartient à la famille des énergies renouvelables. Cet éthanol d’origine végétale n’est rien d’autre que de l’alcool éthylique, le même que celui que l’on trouve dans toutes les boissons alcoolisées. D’ailleurs le bioéthanol est utilisé dans plusieurs types d’industrie.
Pour ce qui est de l’industrie automobile, les véhicules FlexFuel peuvent rouler indifféremment à toutes les essences (dont le Super-éthanol) dans un seul et même réservoir. Super-éthanol E85 est un carburant contenant jusqu’à 85% d’éthanol et 15% d’essence en volume. Une teneur minimale en essence est nécessaire pour garantir le fonctionnement à froid du véhicule.
Aujourd’hui, la plupart des constructeurs automobiles ont mis sur les marchés des véhicules pouvant fonctionner au Super-éthanol E85. Parmi ces voitures, on retrouve des Ford, Dacia, Renault, Volvo, Peugeot. Plusieurs modèles de motos fonctionnent aussi au Super-éthanol. Le super-éthanol peut servir de combustible pour centrales électriques. Le Ghana en a fait l’expérience avec succès.
Drissa DIANE
7info.ci