Les faits se sont déroulés dans la nuit du 30 avril au vendredi 1er mai, au quartier vidange situé sur la route du Zoo. Des policiers de la CRS  de Williamsville, ont battu à mort un jeune homme du quartier, surpris dehors entre 1 et 2 heures du matin. Alertés, les habitants sont venus constater le corps sans vie de l’adolescent très tôt dans la matinée.

C’est une grosse bavure policière à laquelle ont assisté les habitants du quartier vidange, situé non loin de l’Hôpital Militaire d’Abidjan (HMA) et du Zoo. Selon les premières informations, deux jeunes ont été surpris sur le terrain du quartier, en train de fumer de la drogue très tard dans la nuit. Interpellés par la police, l’un d’eux a réussi à s’enfuir. Le deuxième, lui, a eu moins de chance.

Selon des témoins, Brou Fousseni Stéphane, la victime, a été passé à tabac. Il a même tenté de réagir en frappant l’un des policiers avec un morceau de bois trouvé sur place. L’infraction de trop. Les éléments de la CRS se sont donc rués sur lui. Et comme pour laver l’affront, ils l’ont battu jusqu’à ce que mort s’en suive. Des groupes d’autodéfense du quartier, alertés par les cris de supplication du forcené, sont intervenus pour demander à la Police de mettre fin aux supplices du jeune homme. Mais trop tard. La victime avait déjà rendu l’âme, provoquant ainsi l’indignation de tout le quartier.

« Nous sommes en colère parce que ce n’est pas la première fois que la CRS chargée de faire respecter le couvre-feu, s’en prend aux habitants. Plusieurs personnes ont ainsi subi leur furia pendant le couvre-feu. La mort de ce jeune est la suite logique de ce que nous vivons dans ce quartier. Et donc nous avons décidé de poursuivre l’affaire afin que justice soit faite. Ce vendredi, le commissaire du 14ème arrondissement d’Abobo et le commandant de la CRS de Williamsville, étaient sur place. Ils ont auditionné certains parmi nous et promettent de mener l’enquête à son terme. Notre vie est en danger et je pense que ces personnes devraient être bannies des effectifs de la Police » a réagi Coulibaly Mohamed , président des jeunes du quartier.

Contactée par 7info, la direction de la gendarmerie nationale, a assuré « n’avoir pas pour l’heure, tous les éléments d’appréciation pour mieux se prononcer ».

Joint par la rédaction de 7info depuis samedi dernier, le service communication du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, a promis réagir mais jusque-là, aucune réponse. Les jeunes prévoient d’autres actions, au cas où l’enquête n’avancerait pas.

(Photo d’archives)

Eric Coulibaly

7info.ci