« La Fédération des Syndicats Autonomes des Eaux et Forêts de Côte d’Ivoire (FESEF-CI) invite tous les agents techniques des Eaux et Forêts du MINEF, de la SODEFOR et de l’OIPR à un arrêt de travail du Mardi 14 janvier au Jeudi 16 janvier 2020 inclus. Cet arrêt de travail sera reconduit à souhait jusqu’à la satisfaction de nos revendications » fait savoir par une note d’information parvenue à la rédaction de 7info, la fédération des syndicats des Eaux et Forêts de Côte d’Ivoire.
Cette fédération a déposé un « préavis de grève No 09/FESEF-CI/CDO le 17 décembre 2019 » et lancé « l’opération bandeau rouge observée du lundi 02 décembre au vendredi 06 décembre 2019, par les agents techniques des Eaux et Forêts sur toute l’étendue du territoire, à l’effet d’attirer l’attention des autorités du Ministère des Eaux et Forêts, de l’OIPR et de la SODEFOR. »
Ces signaux n’ont point ému la tutelle et le gouvernement car, selon le coordonnateur de la fédération, « au terme des différentes rencontres, les autorités compétentes n’ont apporté à ce jour, aucune satisfaction à nos différentes revendications nobles et légitimes. »
Aussi, la fédération enjoint-elle les agents du ministère des Eaux et Forêts, de l’OIPR et de la SODEFOR, à l’ « Arrêt de toute activité forestière sur toute l’étendue du territoire », l’abstention de se « rendre au travail pendant toute la période de la grève » et « Éviter de céder à une quelconque intimidation des directeurs centraux, régionaux et chefs de services. »
Il s’agira, recommande le Coordonnateur de la FESEF-CI, de « Rester à l’écoute des consignes et les respecter scrupuleusement. »
Selon la FESEF-CI, cette nouvelle grève a une histoire. « Les agents des Eaux et forêts commis au métier de préservation et de restitution du couvert forestier Ivoirien sont confrontés à d’énormes difficultés dans l’exercice de leur fonction. Depuis la création de la FÉDÉRATION DES SYNDICATS DES AGENTS DES EAUX ET FORETS DE COTE D’IVOIRE en avril 2019, la FESEFCI a été reçue à maintes reprises par le cabinet pour tenter d’obtenir des autorités administratives une solution à la plateforme revendicative. Après huit mois de discussions infructueuses avec le cabinet, la FESEFCI constate qu’au sein du cabinet du ministre des Eaux et Forêts, il se dessine deux tendances: UNE BRANCHE RADICALE ET INFLEXIBLE qui ne veut pas du tout apporter un changement à la condition de vie et de travail précaires des agents des Eaux et forêts et, qui jouit des sommes faramineuses acquises en toute illégalité et UNE BRANCHE MODÉRÉE QUI ÉPRISE DES VALEURS CARDINALES, a opté pour la réparation de l’injustice faite aux agents de l’administration forestière » soutient la note d’information.
Les collaborateurs radicaux du ministre Alain Richard Donwahi, selon la fédération des syndicats des Eaux et forêts, est à la base de « la destruction à grande échelle des reliques de forêts dans la zone nord, au-dessus du 8 e parallèle (zone où l’exploitation forestière est interdite par les lois ivoiriennes). »
« Dans ces zones, notre cabinet délivre des autorisations de ramassage de bois de Lingué et du bois de vêne, qui sont en réalité des permis de coupes dans des surfaces délimitées, au mépris du code forestier. Ces permis sont délivrés à hauteur de centaines de millions destinés à la poche individus dont nous produirons bientôt la liste avec preuve à l’appui, des conventions avec les opérateurs fossoyeurs, de la délivrance des mains levées des produits frauduleux savamment orchestrés par leur soin, des ventes de bois des forêts classées: une mafia bien organisée, des subventions des bailleurs intervenant dans la protection de la biodiversité incarnée par les parcs et réserves sous l’autorité de l’OIPR » dénonce la fédération des syndicats des Eaux et forêts.
Selon les agents de cette fédération, « Au vu de tout ceci, il est aisé de comprendre pourquoi les caciques du cabinet et des EPEN des eaux et forêts rament à contre-courant de tout mouvement pouvant apporter du changement au sein d’une corporation si riche en valeurs intellectuelles. »
La solution pour faire tomber le gros arbre aux racines très enfoncées, la grève, qui elle, débute le mardi prochain.
La fédération qui a des griefs, attend donc des réponses concrètes sur « la transformation de la régie en trésorerie afin d’être dans la même mouvance que tous les services publics et bénéficier d’une prime responsable » là où pour l’heure, selon la note d’information, « des miettes » sont distribuées aux agents. »
« Nous tenons à rassurer le cabinet que les agents attendent la tenue de promesses faites depuis juin 2019. Les agents exigent un bilan des recettes recouvrées par le cabinet, la BSSI, La commission de traitement des PV et le service recouvrement de la DAFP » précise la fédération des syndicats des Eaux et forêts.
La forêt gronde.
Adam’s Régis SOUAGA
7info.ci