Les déclarations des enfants à l’état civil se font de plus en plus rares après les naissances. Conséquence, l’attribution de fausses dates de naissance aux enfants, la privation de leurs droits civiques et l’augmentation des risques d’apatridie. L’ONG Likoleh Côte d’Ivoire a initié un projet d’autonomisation de la femme, de lutte contre les grossesses infantiles en milieu scolaire et contre la non déclaration des enfants à l’état civil.
Dans la mise en œuvre de ce projet, l’ONG Likoleh a procédé à l’inauguration des cellules de collecte d’informations, d’enregistrement et des déclarations de naissance des maternités du centre de santé urbain de Libreville à Man et de l’hôpital général de Biankouma les 18 et 19 juillet dans les deux localités.
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Pour Tiémoko Bih, coordonnateur projet à Likoleh Côte d’Ivoire, à travers un financement de la fondation Osiwa, sa structure entend réduire le fort taux de non déclaration à l’état civil des enfants. « Parce que nous avons constaté que, quand les enfants naissent, on contourne. Nous avons donc voulu rapprocher l’état civil des maternités pour réduire le taux de non déclaré, lutter contre l’apatridie. C’est un projet qui nécessite les efforts de chacun pour sa réussite qui sera mis en œuvre sur 2 ans pour qu’il soit pérenne>>, a-t-indiqué. Pour la réussite effective de ce projet, la salle de collecte a été équipée d’un ordinateur et 300 timbres pour les 300 premiers enfants qui vont naître après le lancement.
Dr Tia Mamadou, Directeur régional de la santé et de l’hygiène publique, a plaidé afin que la mairie travaille à réduire la lourdeur administrative.
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Présentes à la cérémonie, les femmes de Man par la voix de leur présidente Dosso Noëlle, ont salué cette initiative tout en relevant les causes de la non déclaration des naissances. <<Vous voyez, souvent quand la maman accouche, elle est fatiguée et nos maris négligent aussi. Maintenant que nous avons une cellule de collecte pour nous faciliter la tâche, c’est louable. Nos enfants ne seront plus sans papier >>, a-t-elle plaidé.
Le sous-préfet de Podiagouiné, Serges Zéhi, au nom du préfet de la région du Tonkpi a déploré le fait que les enfants sans papier soient nombreux. <<Un enfant sans papier, c’est un enfant qui a perdu sa vie. La déclaration des naissances, c’est le début de la vie car on connaît un enfant par sa déclaration. Prenez conscience de ce fléau qui est la non déclaration des naissances. Dans cette région les gens peuvent mettre des centaines de milliers de FCFA dans des fêtes après la naissance d’un enfant et négliger sa déclaration. C’est pas bien. Ce projet est bienvenu et je pense bien que chacun apportera sa pierre pour sa réussite>>, a souhaité le chef de la circonscription administrative de Podiagouiné.
Olivier DAN, Correspondant régional Ouest