Les deux organisations internationales soutiennent le ministère de la Justice et des droits de l’homme dans le cadre du projet de la mise en place auprès des tribunaux, d’un service de protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse. Ce vendredi, s’ouvre officiellement, la représentation de Bondoukou.
Les droits des enfants et des jeunes préoccupent l’Etat ivoirien et ses partenaires au développement, Unicef et Union Européenne qui ont lancé depuis 2016, les services de protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse. Ce service est venu combler un vide pour la célérité dans le traitement de dossier relatif à la petite enfance, là où avant cela prenait du temps.
Kouakou Alimanta, qui est de la famille d’accueil d’un enfant abandonné et retrouvé dans le champ de son mari, explique le bénéfice tiré de ce service. « Avant-hier, on a retrouvé un enfant, une fillette dont je suis la famille d’accueil. Je remercie la SPJEJ, le centre social et la Justice qui nous ont vraiment aidés. L’enfant retrouvé présentait un état de maladie avancée. Elle était très malade mais Dieu merci, aujourd’hui, elle se porte mieux. Elle pesait 4 Kg, aujourd’hui, elle pèse 6.550 Kg. »
« Dès qu’on la prise, nous sommes partis avec elle à l’hôpital pour son bilan de santé qui a révélé une malnutrition. Des ordonnances ont été prescrites à cet effet. Le directeur du centre social était devant nous pour les démarches. Le service de protection de l’enfance a facilité la procédure d’urgence par les actions administratives d’urgence qui ont permis au juge des tutelles de prendre une ordonnance pour nous confier la garde provisoire de l’enfant. L’enquête ouverte suit son cours pour retrouver les vrais parents de l’enfant. Dans le cas contraire, la justice va statuer et nous accorder l’adoption définitive de l’enfant » assure-t-elle.
Elle reconnaît que « Le service de protection de l’enfance nous a aidés. Les soins sont très importants. C’est ce service qui paye le lait et la nourriture nécessaire à son alimentation. »
Comme Dame Kouakou Salimanta, une autre mère qui avait maille à partir avec le père de son jeune garçon scolarisé en classe de CE2 a depuis le mois dernier, pu percevoir une pension grâce à l’action judiciaire menée par le service de protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse qui l’a encadrée dans sa démarche au tribunal de Bondoukou.
En prélude à l’ouverture officielle suivie de remise d’équipements à ce service qui ouvre ses portes à Bondoukou, l’UNICEF a organisé un dialogue direct avec la jeunesse de la ville afin de recueillir leurs avis. Elèves, jeunesse communale, jeunes mères au foyer avec enfants se sont ouverts sur leurs difficultés et la perception qu’ils ont des actions de l’institution internationale.
Le dialogue direct a eu pour facilitateur et point focal, NASH, artiste chanteuse, ambassadrice de l’UNICEF qui a pris socle sur son vécu pour sensibiliser la jeunesse à être entreprenante et maintenir le cap sur ses visions par des projets innovants et porteurs d’espérance.
Les élèves en classe de terminale ont plaidé pour un appui financier réel aux fondateurs des établissements privés afin que la charge de la scolarité ne soit plus un fardeau pour des familles pauvres. Zagré Bernard, orienté de l’Etat aujourd’hui en classe de Terminale estime que « les scolarités sont élevées. » « Les parents comptent sur l’anacarde dans la région or au regard du prix bord champ, les scolarités se payent difficilement. Pendant les vacances je fais des travaux champêtres afin de les aider » a-t-il témoigné.
Sylvain Kouamé, en Terminale, souhaite la construction d’une usine de transformation de noix de cajou qui permettrait aux élèves en âge de travailler d’avoir des contrats et ainsi subvenir à des besoins et ainsi aider les parents.
Dr Sophie Léonard, Coordinatrice UNICEF pour la Côte d’Ivoire a reconnu que « les parents ont confiance au système éducatif mais n’ont pas d’autre choix que d’utiliser les enfants en appui dans les travaux. » Elle recommande, « des programmes plus profonds qui adressent le programme de la lutte contre la pauvreté. C’est le programme du gouvernement. A l’UNICEF, on en est conscient. Pour le moment on essaie seulement de trouver quelques solutions, on essaie seulement » a-t-elle reconnu.
Pour Nash, l’auto-emploi qui découle de la confiance en soi devrait être l’hymne de la jeunesse de Bondoukou dans les deux secteurs d’activité prisés dans la région, l’agriculture et le commerce.
Le retard dans la distribution de kits de l’Unicef, les violences faites sur les mineurs à l’école le déficit de communication entre parents et enfants ont été des préoccupations des jeunes présents à la préfecture ce jeudi 16 mai.
Elvis Diago, président de la jeunesse communale a soutenu qu’ils « sont prêts à mouiller le maillot » avant d’encourager l’organisation internationale de défense des droits des enfants, à « créer des comités de bénévolat dans les villages et hameaux » afin de sensibiliser les parents sur les droits des enfants.
Satisfaite, Marie Chantal Koffi, Sous-directrice en charge de la prévention de la délinquance juvénile au service judiciaire de protection de l’enfance et de la jeunesse a estimé que « unis, on est plus fort ».
Ce vendredi 17 mai, il sera procédé à la remise officielle du service judiciaire de protection de l’enfance et de la jeunesse de Bondoukou, au Tribunal de la ville en présence des autorités politiques et administratives. Ce projet financé par l’UNICEF et l’Union Européenne « fournir une assistance à tous les enfants qui arrivent au contact des tribunaux, qu’ils soient auteurs supposés d’infractions pénales, victimes de violence, impliqués dans une procédure judiciaire civile ou simplement témoins dans une procédure judiciaire pénale ou civile » indique l’Unicef.
Le service judiciaire de protection de l’enfance et de la jeunesse officie déjà dans 9 tribunaux et « semble avoir eu plusieurs impacts positifs » à en croire l’Unicef qui estime à « 20700 enfants » le nombre d’individus ayant bénéficié de « l’assistance » de ce service.
Adam’s Régis SOUAGA à Bondoukou