Difficile pour les étudiants de l’Université de Man de se nourrir, se soigner, se loger et se déplacer. Ouverte il y a 3 ans, l’université de Man enregistre deux ans de retard sur une partie des infrastructures d’accueil.
《Aucune salle de Travaux Pratiques n’est fonctionnelle à ce jour, la cité Universitaire prévue pour être livrée depuis deux ans ne l’est pas encore et la date prévisionnelle d’octobre 2018 après résiliation avec la première entreprise risque malheureusement de connaitre les mêmes délais non tenus et seule l’infirmerie présente un état de fonctionnement acceptable. Pour le transport des étudiants, nous ne disposons que d’un seul car qui va se détériorer si un effort n’est pas fait avec la progression des effectifs à plus du millier d’étudiants, concernant le restaurant, nous restons dubitatifs car si les équipements de cuisine ne souffrent pas de recevabilité, le bâtiment lui-même souffre d’énormes insuffisances et n’a pas encore été réceptionné par le BNETD. Il se pose un problème d’évacuation d’eau pluviale depuis les dalles, les terrasses et les salles》, présente comme tableau le professeur Coulibaly Lacina, président de l’Université de Man.
《La construction d’écoles d’ingénieur devant accueillir les étudiants admis aux concours d’entrée organisé lors de l’année académique 2017-2018 n’a pas encore démarré. Il en est de même pour l’institut de développement du district des montagnes》, poursuit-il ce cours magistral qui a pour « étudiant » invité d’honneur le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Une situation qui rend difficile les conditions de vie des étudiants.
《Nous étions émerveillés quand on nous a parlés de l’Université de Man. Nous savons qu’on trouverait sur place une cité universitaire, une infirmerie et toutes les commodités pour étudier. Nous avons été désillusionnés. Nous louons des maisons très chères. Nous mangeons à peine et dans des conditions difficiles. Ici à Kassiapleu il n’y a pas de marché. C’est une seule femme qui vend du poisson et une fois qu’elle est absente, on ne peut que faire du riz blanc et manger. C’est dur mais on fait avec. La vie estudiantine en Côte d’Ivoire n’est pas du jeu》, martèle Naomi Houphouët, étudiante. Comme elle, nombreux sont ceux qui vivent dans cette condition qui ne favorise pas de bons résultats. 《Vous voyez comment nous sommes logés? Nous vivons dans ce four à cause des études. Entre nous quand un est malade, nous nous cotisons souvent pour le mettre dans un taxi et l’évacuer au CHR car à l’université n’a rien. Nous sommes dispersés dans la ville. Certains dorment ici à Kassiapleu, d’autres dans les villages environnants et à Man où il leur faut débourser la somme de 600f par jour pour venir au cours》, dépeint un autre qui a requis l’anonymat.
Une situation en passe de devenir un lointain souvenir.
Pour répondre aux nombreuses attentes des étudiants et des responsables du temple du savoir de Man, le ministre en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a procédé en fin de semaine, à la remise du restaurant, de l’infirmerie et d’une ambulance. Ce, à la grande joie des étudiants. 《Nous sommes heureux de savoir que notre restaurant et l’infirmerie sont prêts. L’ambulance est aussi précieuse car souvent ce sont les véhicules des enseignants qui sont mis à contribution》, se réjouit un groupe d’étudiants que PôleAfrique.info a rencontré.
Le coordonnateur du programme de décentralisation universitaire, Macky Dembélé a marqué sa satisfaction sur les avancées des travaux. « L’université polytechnique de Man est une université bâtie sur une superficie de 303ha à 1/3 de sa surface occupée par les travaux d’urgence. C’est une université de référence dans sa phase terminale. Elle contient des commodités qui n’existent pas dans d’autres universités. Aujourd’hui le restaurant est prêt pour le repas des élèves. A cela s’ajoute l’infirmerie à l’intérieur duquel un cabinet dentaire avec les appareils de dernière génération, une ambulance. Elle dispose d’un centre de reprographie qui fait une copie de plus 1 million de copies en blanc et noir. Les différents terrains football, baskets, handball et tennis sont en train d’être achevé. Tout ce ceci pour dire que l’université polytechnique de Man sera le pôle de développement du district des montagnes », s’est-il voulu rassurant.
Le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le Dr Mabri Toikeusse a salué le personnel de l’université pour son dévouement et pour le travail abattu. La résidence de l’université, l’ouverture du restaurant, l’achèvement des stades font partie des priorités de la tutelle. Parlant du reliquat des purges des droits coutumiers, le ministre Mabri a rassuré la population de Kassiapleu quant au règlement définitif du montant de 1 milliard 300 millions FCFA restant d’ici la fin de l’année. Pour ce qui est des travaux, le ministre Mabri dira qu’un comité de suivi sera mis en place pour suivre chaque mois l’évolution des travaux. Il a exhorté les étudiants à profiter de ce qui est mis à leur disposition dans ce temple du savoir. « Le statut de l’université polytechnique de Man est comme les universités de référence et grandes écoles de référence. Profitez de ce qui est mis à la disposition dans ce temple du savoir. Aucune grève, aucun écart ne sera toléré », a menacé Albert Mabri Toikeusse. Ouvert en février 2017, l’université polytechnique de Man compte à ce jour 748 étudiants inscrits.
Olivier Dan, Correspondant Ouest
Source: rédaction PôleAfrique.info