À Grand-Bassam, les conducteurs de taxis observent un arrêt de travail depuis le 7 février 2022. Ils manifestent contre l’Office de sécurité routière (OSER) qui leur interdit l’utilisation du gaz butane comme carburant. La pratique est-elle autorisée dans le pays ? Voici ce que dit la loi.
L’utilisation du gaz butane comme carburant dans le milieu des transports est-elle permise en Côte d’Ivoire ? La question taraude les esprits avec la grève des transporteurs observée depuis le 7 février 2022 dans la commune de Grand-Bassam. Les conducteurs de taxis de cette localité ont décidé de ranger leur véhicule. Pour l’Office de sécurité routière (OSER), la pratique ne peut être acceptée. Elle leur interdit donc l’utilisation de ce combustible comme carburant. Chose que rejettent les employés de transport de cette ville située à une quarantaine de kilomètres d’Abidjan au sud de la Côte d’Ivoire. D’où l’arrêt de travail qu’ils ont dû observer.
Cette pratique est davantage entrée dans les habitudes des transporteurs. Le milieu des taxis est le plus touché. Trouver une bonbonne de gaz dans le coffre d’un taxi ou sentir l’odeur de ce produit pétrolier lorsqu’on est à bord d’un taxi est désormais courant. Dans les villes de Gagnoa, Yamoussoukro, Daloa, Aboisso et plusieurs autres localités du pays, le fait est devenu banal.
LIRE AUSSI: Ghana: 17 morts dans l’explosion d’un camion
Pourtant, la pratique n’est pas sans risques. Le vendredi 23 avril 2021, à Locodjoro, dans la commune de Yopougon, un taxi communal ravitaillé au gaz butane avait pris feu en pleine circulation. Le drame avait causé la mort de trois personnes calcinées et un blessé évacué d’urgence au Centre des Grands Brûlés du Centre Hospitalier et universitaire (CHU) de Cocody. Plus récemment, le 4 janvier dernier à Ferkéssedougou, un taxi roulant au gaz butane a pris feu faisant deux blessés.
Ce que dit la loi
L’utilisation du gaz butane comme carburant est punie en Côte d’Ivoire. Selon la loi N°92-470 du 30 juillet 1992, « toute commercialisation ou livraison de produits pétroliers destinés à la consommation du public ou des entreprises particulières en dehors des installations pétrolières, spécialement agréées à ces fins », constitue une infraction, selon l’article 3 alinéa 4. Cette même loi en son article 4 fixe des sanctions aux contrevenants à ces dispositions, notamment une peine d’emprisonnement de 15 jours à 1 an. Et une amende de 100 000 à 500 000 FCFA.
Pour les adeptes de cette pratique, la principale raison évoquée est le coût élevé du prix du carburant classique. En Côte d’Ivoire, à l’exception du mois de février 2022, le prix du carburant est resté inchangé pendant près d’un an.