Le 21 avril 2025, les cloches de Rome ont sonné un glas solennel : le pape François est mort. Avec lui, c’est une page entière de l’histoire de l’église catholique qui se tourne. Mais une nouvelle va bientôt s’ouvrir avec un nouveau Pape à élire.
Dernier chef de l’Église catholique, le Pape François avait secoué les traditions.
Sous sa pontificat, l’église a entendu parler de bénédiction des couples homosexuels mais hors liturgie.
Elle a aussi connu la défense acharnée de l’environnement, tout en restant fidèle à la rigueur théologique.
Mais au-delà de la personnalité de François, l’Église catholique s’apprête à revivre un rituel vieux de plusieurs siècles : l’élection d’un nouveau saint-père.
Derrière les murailles du Vatican, la vieille mécanique va bientôt commencer un conclave aussi secret que fascinant.
Comment se tient ce rendez-vous qui aboutit à la désignation d’un nouveau Pape ?
Comme le veut la tradition, dès l’annonce du décès d’un Pape, un homme discret ente en scène. C’est le Camerlingue.
C’est lui qui confirme officiellement la mort du pape. Dans sa fonction, il verrouille les appartements du disparu, et gère les affaires courantes du Saint-Siège.
Pas de grandes réformes : seulement l’essentiel, en attendant que l’Église se donne un nouveau chef.
Qui peut être candidat ?
Selon le site de l’église catholique française, il faut être un homme qui a été baptisé catholique, avoir plus de 18 ans et être accepté par la majorité qualifiée des cardinaux pour être candidat.
Toutefois il n’est pas obligatoire d’être cardinal ou prêtre au moment de l’élection. Tout le monde peut donc se présenter.
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Mais dans les faits, depuis des siècles, c’est parmi les cardinaux électeurs que le pape est choisi, souligne l’église française.
Le conclave débutera le 7 mai 2025
Conclave vient du latin cum clave, « avec clé » : tout est dit. Une fois l’ordre extra omnes (« tout le monde dehors ») prononcé, les cardinaux sont enfermés, coupés du monde extérieur.
Pas de téléphone, pas de journaux, pas d’Internet. C’est le silence absolu. À la chapelle Sixtine, sous les fresques de Michel-Ange, commence alors le cérémonial sacré.
Il faut noter que, seuls les cardinaux de moins de 80 ans, issus des quatre coins du monde, ont le droit d’élire le futur pape. Ils sont actuellement 138.
Vous l’aurez compris, choisir un pape, c’est désigner le chef de l’Église catholique. Cependant, ce pouvoir n’a pas toujours appartenu aux cardinaux.
À l’origine, le clergé et le peuple romain élisaient leur évêque. Sous l’empereur Constantin, les grandes familles aristocratiques prennent la main.
Il faudra attendre 1059 et la réforme grégorienne pour rendre ce choix aux cardinaux seuls. Depuis, la règle est simple, l’élu doit obtenir les deux tiers des voix.
Ainsi, chaque jour de conclave est rythmé par quatre scrutins : deux le matin, deux l’après-midi.
Les cardinaux écrivent, loin des regards, un seul nom sur leur bulletin, précédé de la formule Eligio in Summum Pontificem (« J’élis le Souverain Pontife »).
Attention, ces électeurs ont une interdiction, celle d’utiliser son écriture habituelle, pour préserver l’anonymat.
Et s’il n’y a pas de gagnant ?
Les bulletins sont brûlés : la cheminée de la chapelle crache une fumée noire. Mais lorsque la fumée devient blanche, tout Rome retient son souffle : Habemus Papam !
Quand un cardinal recueille les deux tiers des voix, il lui suffit d’accepter (le refus est rarissime), de choisir un nom de règne, d’enfiler la soutane blanche…
Et de se présenter au balcon de Saint-Pierre pour bénir le monde : Urbi et Orbi.
Sous le Pape François, la part de cardinaux originaires d’Afrique subsaharienne est passée de 9 % en 2013 à 12 % en 2022.
Un signe fort : l’Afrique, terre de foi bouillonnante, pèse de plus en plus dans l’Église Catholique.
Parmi les favoris, un nom africain revient. Il s’agit du cardinal Robert Sarah, 79 ans, originaire de Guinée. Figure de l’aile conservatrice, il incarne l’autorité morale et la rigueur doctrinale.
Avec une probabilité estimée à 15 % selon le Pew Research Center, il pourrait devenir le premier pape noir de l’ère moderne — un symbole immense pour une Église en pleine mutation.
Eirena Etté