Société

Victimes de violences conjugales, comment et où se plaindre ?

Mis à jour le 5 mai 2023
Publié le 06/05/2023 à 12:00 , , , , ,

Déferlante de dénonciations des victimes de violences conjugales sur les réseaux sociaux. Afin que les langues se délient davantage, le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant révèle les voies et moyens pour obtenir réparation. Objectif, mettre fin au phénomène.

 

 

« Mon mari me bat depuis cinq ans et aujourd’hui j’en ai marre d’être une victime. Oui, je dénonce mon mari, ce n’est pas à moi de me cacher, car c’est plutôt lui qui devrait avoir honte », ou encore « J’ai beaucoup réfléchi avant de faire ce post, de peur d’être jugée, montrer ma faiblesse et ma vie privée sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui c’est moi qui suis battue, mais demain ça sera une autre qui pourrait perdre la vie. Il n’y a aucune loi qui nous protège ».

Ce sont quelques-uns des nombreux messages d’appel à l’aide qui pullulent sur les réseaux sociaux. La raison de ces cris d’alerte, les violences conjugales vécues par des femmes de classe sociale différente. Peu importe l’âge, la condition sociale, le statut matrimonial, nul n’est à l’abri.

Au micro de 7info, Bessi Josiane, directrice du Comité national de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, lève toute équivoque à propos de la définition des violences conjugales. « Quand on parle de violence conjugale, c’est une violence qui a lieu entre des conjoints ou des ex-conjoints et peut renfermer plusieurs types de violence. Il peut s’agir d’un viol, d’une agression physique, d’une agression sexuelle, du déni de ressources et d’opportunités, des menaces, des mots durs, suivre son ou sa partenaire quand il/elle va au travail », nous confie-t-elle.

En cas de violences conjugales, plusieurs possibilités existent afin de dénoncer le préjudice dont on a été victime. « En fonction des types de violence qui sont perpétrés contre l’un des partenaires, il y a une conduite à tenir. En cas de viol, la première action c’est de se rendre à l’hôpital dans un délai de 72 heures pour pouvoir bénéficier d’une prise en charge. Cela, parce qu’il y a un protocole qui est établi pour pouvoir permettre la prise en charge avec beaucoup de célérité et qu’elle soit assez optimale. Il y a certains risques que la victime pourrait éviter si elle se rend à l’hôpital le plus tôt possible. Il en est de même quand on est agressé physiquement, il faut parer au plus pressé en se rendant dans un centre de santé », révèle Bessi Josiane.

 

LIRE AUSSI: Violence basée sur le genre, plus de 5 000 cas déjà enregistrés en Côte d’Ivoire en 2022

 

Passée cette étape préliminaire et pour les autres types de violence, un autre process est recommandé aux victimes.

« La victime doit se rendre à la police ou à la gendarmerie auprès des officiers de police judiciaire pour dénoncer la violence qu’elle a subie et porter plainte. Sa déposition sera enregistrée et la procédure va suivre son cours. Vous pouvez également aller au tribunal pour porter plainte auprès du procureur pour violence subie de la part d’un partenaire ou d’un ex-partenaire. De plus, vous pouvez aller dans les services sociaux pour rencontrer les travailleurs sociaux qui sont habilités à vous accompagner dans toute la procédure et à vous soutenir au plan psychologique pour une résilience ultérieure. Pour terminer, vous pouvez appeler gratuitement le numéro vert 1308, mis à disposition par le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant. Vous aurez au bout du fil, un psychologue ou un travailleur social qui va vous écouter et vous orienter », recommande la directrice du Comité national de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants.

Aux victimes et aux témoins de violences conjugales, la consigne est claire. Ne pas se taire donc oser en parler et dénoncer les violences conjugales afin d’éviter des drames.

 

Maria Kessé

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE