En dépit des violences constatées à Lakota et ponctuées d’un mort le jour du vote pour la municipale, les résultats ont été proclamés par la Commission Électorale Indépendante (CEI). Ce, en faveur du candidat du RHDP, Kouyaté Abdoulaye. Cela n’est pas du goût du maire sortant, Samy Merhy, candidat à cette élection.
« Je ne reconnais pas sa victoire. Nous allons saisir la chambre administrative de la Cour suprême pour casser cette décision, pour nous faire entendre », clame-t-il au cours d’une conférence de presse à Abidjan-Cocody, le 17 octobre 2018.
Samy Merhy dénonce la CEI locale qu’il taxe de « pas crédible ». « Pour nous, il n’y a pas eu d’élections. Nous avons quitté la ville, nous n’avons signé aucun PV ». Il revient sur la journée de samedi, journée au cours de laquelle, des rumeurs sur les réseaux sociaux l’accusaient d’être à l’origine des violences. Son récit :
« Nous avons commencé le scrutin à 7h30 au niveau de Lakota et avons constaté déjà des irrégularités. Le transport des urnes se faisait à moto. Les nouvelles dispositions nous donnent le droit d’avoir accès au listing électoral, ce qui nous permet de vérifier l’identité des personnes qui viennent voter », indique Samy Merhy, maire sortant et candidat non déclaré élu. Il accuse son adversaire d’avoir « retiré les listings », de les « avoir arraché » des mains de ses représentants. « Nous avons constaté des bourrages d’urnes », ajoute le candidat.
A l’en croire, c’est pendant la tournée dans les centres de vote avec son équipe dans le quartier Dioulabougou que la violence surgit. « On nous a lapidés, nous avons pris la fuite. Depuis notre lieu de refuge, nous apprenons qu’il y a eu des bagarres et que le dénommé Kéita Mamadou a été tué. Mon car a été brûlé et jusqu’à présent mon chauffeur est porté disparu », affirme-t-il. Précisant qu’il a dû quitter la ville avec ses représentants, du fait des « menaces de mort ».
Selon un rapport de gendarmerie que Samy Merhy a présenté au cours de la conférence de presse, on lit, entre autres, que deux sergents de police ont reçu des décharges au cours des violences, des urnes sont cassées, 14 urnes ont été incendiées et individus interpellés.
Nesmon De Laure
Poleafrique.info