Renforcer les mécanismes de lutte contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles. C’est le sens de ce texte adopté à Abidjan par des organisations de défense des droits des femmes ainsi que organismes internationaux. C’était lors du Forum sur le Renforcement du mouvement des femmes pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles en Afrique de l’ouest et centrale, organisé par l’Organisation des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes).
Une liste d’actions coordonnées entre la société civile, les acteurs étatiques institutionnels et non-institutionnels pour l’élimination de la violence faites aux femmes et aux filles dans la région de l’Afrique de l’Ouest et Centrale, constitue cette déclaration.
Les participants à ce forum se sont engagés et ont recommandé entre autres, l’intensification du plaidoyer auprès des pays, des institutions régionales et sous régional en vue du renforcement du cadre institutionnel et légal en lien avec les engagements internationaux, régionaux et sous régionaux y compris leur mise en œuvre effectives ; la mise en place d’un fonds régional de lutte contre les VBG pour soutenir la société civile et les gouvernements, financé par les États, les bailleurs et les communautés elles-mêmes ; la localisation des financements et des actions.
Il a également été adopté l’engagement des jeunes, notamment des jeunes filles à travers les médias sociaux, les outils de communication innovant (slams, etc) y compris les approches intergénérationnelles; la mise en place de cadre multi-acteurs (media, leaders communautaire, associations, groupements, etc) et interministériel de suivi évaluations des initiatives de lutte contre les VBG; l’institutionnalisation de la collecte et l’analyse des données sur les VBG dans tous les pays, au niveau sous régional et régional en vue de soutenir le plaidoyer pour le changement durable de comportement ; la capitalisation et partage de bonnes pratiques dans les réponses y compris la gestion des connaissances et accentuer la communication pour le changement de comportement.
Le forum s’est tenu les 7 et 8 décembre 2022. Il a eu lieu dans le cadre des 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre, une campagne historique menée par la société civile qui se déroule du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles, jusqu’au 10 décembre, Journée internationale des droits humains.
Ces assises de haut niveau ont vu la présence des ministres de la justice du Gabon, de ministres de la femme de la République Centrafricaine, de Sao Tomé et Principe, et des représentants de la CEEAC, de la CEDEAO et du Corps diplomatique, des organisations internationales du Système des Nations Unies basés en Côte d’Ivoire et des organisations de la société civile de la région. Les représentants de la Banque Mondiale, de l’UNOWAS, de l’UNOCA, ont aussi participé à cette rencontre et ont pu présenter leur résultat en matière de lutte contre les VBGs.
Diarasouba Moussa, le directeur de cabinet de la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant de la Côte d’Ivoire représentant la ministre Nassénéba Touré a ouvert la rencontre.
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« La Cote d’Ivoire est heureuse et honorée de vous accueillir à Abidjan pour cet important Forum qui se tient dans un contexte de recrudescence des violences à l’égard des femmes et filles exacerbées par la pandémie du COVID, les crises politico-humanitaires et le changement climatique. Ce forum qui est un cadre d’échanges stratégique entre gouvernements, société civile et médias permettra de produire des recommandations pertinentes dans le cadre de la prévention, du financement des mécanismes nationaux de lutte contre les VBGs », a-t-il dit.
Les organisations de femmes de la société civile du Bénin, Burundi, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, République Démocratique du Congo, Sénégal, Tchad, Togo ont toutes eu l’opportunité d’informer sur la prévention, l’activisme et les stratégies gagnantes au niveau de leurs pays pour mettre fin aux Violences basées sur le Genre (VBGs).
Sandra Oulate Fattoh, la directrice du Centre de développement pour le genre de la CEDEAO lors de son intervention a souligné : « Il existe trop peu d’information sur les mouvements des femmes et activistes autour des VBGs, d’où la pertinence de ce forum pour documenter, recueillir des données sur ces mouvements. Il y a une recrudescence mondiale des cas de VBGs surtout en Afrique, la COVID a aussi causé des effets dévastateurs comme la féminisation de la pauvreté. Nous devons tous travailler ensemble pour que les femmes et les hommes de notre région puissent vivre dans un environnement exempt de violences ».
Ce Forum a été ponctué de panels de discussions sur différentes problématiques liées à la lutte contre les VBGs, mais également d’une exposition de deux jours sur le mouvement des femmes et des activistes de l’Afrique de l’Ouest et du Centre pour mettre fin à la violence faite aux femmes et aux filles.
Richard Yasseu