Santé

Virus Mpox, la Côte d’Ivoire n’est pas à l’abri de la variole du singe

Mis à jour le 28 novembre 2023
Publié le 28/11/2023 à 2:49 , , , , , ,

La “variole du singe”, désormais appelée le virus Mpox ou monkeypox, est présente sur le continent africain. Déjà, environ 600 morts de mpox ont été enregistrés en RDC depuis janvier, un nombre de cas record sur une année. Le samedi 25 novembre 2023, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rapporté avoir enregistré 12 569 cas suspects de cette maladie zoonotique causée par le virus Monkeypox (MPXV) du genre orthopoxvirus.

« Non, je n’ai jamais entendu parler de cette maladie. Quelle est cette maladie qui a un nom aussi bizarre ? » C’est ainsi que réagit Jacques Konan, 42 ans qui exerce dans l’éducation, lorsque nous interrogeons sur les ravages de la maladie du pox en République démocratique du Congo.

Si à ce jour aucun cas n’a été signalé en Côte d’Ivoire, de nombreux ivoiriens ignorent tout du mpox. Les premiers cas humains sont apparus en Afrique dans les années 1970.

Symptômes de la maladie

Longtemps appelée variole du singe ou variole simienne, mpox est une maladie infectieuse due à un orthopoxvirus. Ses symptômes les plus courants se caractérisent notamment par une éruption cutanée qui peut être isolée ou précédée ou accompagnée d’une fièvre ou de ganglions. Cette éruption est faite de vésicules remplies de liquide qui évoluent vers le dessèchement, la formation de croûtes puis la cicatrisation. Des démangeaisons peuvent survenir. Les vésicules se concentrent plutôt sur le visage, dans la zone ano-génitale, les paumes des mains et plantes des pieds, peuvent être présentes mais également sur le tronc et les membres. Les muqueuses sont également concernées, dans la bouche et la région génitale. Cette éruption peut s’accompagner de fièvre, de maux de tête, des courbatures et d’asthénie. Les ganglions lymphatiques peuvent être enflés et douloureux, sous la mâchoire, au niveau du cou ou au pli de l’aine. Des maux de gorge sont également signalés.

Contamination par contact indirect avec l’environnement du malade

Pour Dr Zou Bi Faustin, un enseignant chercheur et responsable du Centre de recherche en Ecologie de l’Université Nangui Abrogoua d’Abidjan, « la Côte d’Ivoire est loin d’être à l’abri » de la prorogation du mpox.

Selon lui, « plusieurs facteurs peuvent être évoqués » notamment le mode de transmission et la méconnaissance accrue de la maladie ainsi que la consommation de viande de gibier.

« Les ivoiriens aiment beaucoup la viande de brousse. C’est-à-dire les animaux sauvages, quand bien même que la chasse soit interdite. Ces virus dont on parle ne contamine pas quand la viande est cuite. Celui qui va tuer l’animal, le dépecer ou celui qui va fumer la viande pour la conserver plus longtemps sont tous exposés. Deuxièmement, les Ivoiriens ne connaissent pas vraiment cette maladie. Ils ne savent pas de quoi il s’agit. Si on ne connaît pas les risques liés à la maladie, il est difficile de faire attention. En outre, on n’est pas à l’abri de la maladie car le singe qui est porteur du virus, le propage facilement et contamine les autres animaux de la brousse. Celui qui consomme ces animaux contaminés suppose qu’il a été en contact avec les sécrétions de ces animaux. Lui également peut contaminer ses semblables », explique à 7info, l’universitaire.

Le virus Mpox peut être transmis par contact direct avec les lésions cutanées ou les muqueuses d’une personne malade, ainsi que par les gouttelettes (salive, éternuements, postillons…) et par contact indirect avec l’environnement du malade (literie, vêtements, vaisselles, linge de bain…). La maladie dure généralement de 2 à 3 semaines.

La plupart des personnes atteintes se rétablissent complètement, mais certaines peuvent contracter des formes graves de la maladie.

« La sensibilisation des populations doit démarrer maintenant en invitant tout le monde à éviter le contact, la chasse et la consommation de la “viande de brousse”. Pour les férus de cette viande, je leur recommande de faire plutôt l’élevage, en particulier celui des aulacodes (agoutis) à domicile ou dans des espaces aménagés. Mais j’insiste sur la sensibilisation », suggère Dr Zou Bi.

Dans moins de mois, la Côte d’Ivoire sera la capitale du football africain. Le pays abrite la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations de football, la CAN 2023-2024. Un demi-million de supporters et de voyageurs sont attendus. Un flux humain qui pourrait accentuer le risque de contamination. La prise de dispositions pour parer à toute éventualité s’avère donc nécessaire.

Eugène Tristan Sahi

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