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Wagner au Burkina : les affirmations d’Accra qui embarrassent Ouaga

Mis à jour le 16 décembre 2022
Publié le 16/12/2022 à 4:00 , , ,

La société paramilitaire russe, Wagner est déjà en activité au Burkina Faso. L’affirmation est du président du Ghana, Nana Akufo-Addo.

 

 

Le champ d’intervention de Wagner en Afrique de l’Ouest s’élargit. Après le Mali où sa présence est beaucoup contestée par de nombreux responsables de la sous-région ainsi que par des Occidentaux, la société paramilitaire russe est annoncée au Burkina Faso. L’information est du président ghanéen.

« Avant tout, il y a un sujet que je veux mettre sur la table de manière urgente. Aujourd’hui, les mercenaires russes sont à notre frontière nord. Le Burkina Faso a trouvé un arrangement pour suivre le Mali et employer les forces de Wagner sur son territoire. Je crois qu’une mine dans le sud du Burkina leur a été allouée comme forme de paiement pour leur service. Le Premier ministre du Burkina Faso a été à Moscou au cours des dix derniers jours. Et avoir ces mercenaires qui opèrent juste de l’autre côté de notre frontière est particulièrement pénible pour nous au Ghana », a révélé le président Nana Akufo-Addo, le jeudi 15 décembre à Washington lors de son entretien avec le secrétaire d’État américain Antony Blinken, en marge du sommet États-Unis-Afrique.

Selon le chef de l’État ghanéen, la présence de cette société russe à sa frontière est un « danger » pour son pays. Car, justifie-t-il, le Ghana a pris position contre l’intervention militaire russe en Ukraine.

 

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« En plus de ne pas accepter de voir les grandes puissances faire à nouveau de l’Afrique leur théâtre d’opérations, nous avons aussi eu une position claire à propos de la guerre en Ukraine : nous avons régulièrement condamné publiquement l’invasion par la Russie. Alors avoir ce groupe à notre frontière est un sujet de grande inquiétude pour nous. Et je voudrais que cette discussion se poursuive : dans quelle mesure, nous pouvons vous avoir comme partenaire pour faire face à ce danger ? C’est très important », s’inquiète Nana Akufo-Addo, tel que rapporté par le confrère RFI.

Ouagadougou se garde de tout commentaire

Les propos du président ghanéen ne sont pas passés inaperçus au Burkina Faso. Seulement Ouagadougou s’est gardé de tout commentaire.

« Nous n’avons aucune réaction. Je lui laisse la responsabilité de ce qu’il a dit », a répondu à l’AFP le porte-parole du gouvernement burkinabè Jean-Emmanuel Ouédraogo.

Le rapprochement entre la Russie et le Burkina Faso n’est pas une surprise. Courant novembre alors qu’il venait à peine d’être désigné Premier ministre par le capitaine Ibrahim Traoré, Kyélem de Tembela n’excluait pas la possibilité de diversifier les partenariats du pays.

« Nous essaierons, autant que possible, de diversifier nos relations de partenariat jusqu’à trouver la bonne formule pour les intérêts du Burkina Faso. Mais il ne sera pas question de nous laisser dominer par un partenaire, quel qu’il soit », évoquait-il.

Les nouveaux dirigeants du Burkina Faso arrivés au pouvoir suite à un coup d’État contre le Lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, il faut le rappeler, avaient aussi été félicités par les responsables de Wagner. Au lendemain du putsch, Evgueni Prigojine, le fondateur de Wagner, avait indiqué qu’il était disposé à apporter son soutien aux nouvelles autorités burkinabé.

 

Richard Yasseu

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