L’affaire oppose un enseignant de la ville de Zouan-Hounien, localité de l’ouest de la Côte d’Ivoire, aux infirmiers. Selon les informations, un instituteur victime d’un accident n’aurait pas été assisté par des soignants qui réclamaient la somme de 40.000 FCFA.
« Ils pensent que l’ambulance, ce n’est pas le carburant qu’on met dedans. Vous êtes incapables de réunir 40.000 FCFA pour évacuer votre collègue qui décède et vous avez le courage de troubler la quiétude de la population », a commenté sur les réseaux sociaux un internaute, apparemment membre du corps médical.
Selon les informations reçues, K.Y.C. a été affecté dans la localité de Zouan-Hounien après sa sortie du CAFOP. Ce dernier aurait acheté une moto pour relier la grande ville et travailler dans de bonnes conditions.
C’est lors de ses déplacements réguliers que l’homme est victime d’un accident de la circulation le mercredi 21 septembre 2022.
Transporté au dispensaire de la localité, K.Y.C. est mal en point. Le service médical recommande que la victime soit rapidement transférée à l’hôpital général de Zouan-Hounien. Mais avant, la somme de 40.000 FCFA est exigée pour les frais de carburant.
N’ayant pas pu être transportée à temps à l’hôpital, le patient va trouver la mort dans le véhicule de l’inspecteur, qui s’était prêté volontaire pour l’évacuation rapide du patient.
Une situation que les collègues du défunt imputent aux infirmiers. Une manifestation a même été organisée à cet effet.
Enseignants et infirmiers à couteaux tirés
« Le camarade et collègue K.Y.C. de L’IEPP Zouan Hounien est décédé des suites d’un accident de circulation. Ce matin, ses collègues et amis sont allés manifester leur indignation, car selon eux, le camarade n’a pas été assisté par les soignants de l’hôpital de la ville. Dans l’attente de faire la lumière sur cette triste nouvelle, nous adressons nos sincères condoléances aux instituteurs de Côte d’Ivoire et à sa famille », a réagi Kadio Sory Samaké, secrétaire général du Mouvement des instituteurs de Côte d’Ivoire (MICI), avant d’appeler ses collègues au calme.
Mais cette sortie n’a pas calmé les tensions entre enseignants et infirmiers. Bien au contraire. Tandis que les uns accusent leurs collègues fonctionnaires de non-assistance à personne en danger, les autres quant à eux, s’étonnent du fait que les collègues du défunt n’ont pas pu réunir 40.000 FCFA pour faire évacuer la victime.
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Des tensions qui font réagir à nouveau le Mouvement des instituteurs de Côte d’Ivoire (MICI).
« Nous constatons que depuis cet incident, nos frères du corps médical se moquent de nous, nous invitant à des « clashs » inutiles. Pour être fonctionnaire en Côte d’Ivoire, il faut être majeur, voire même adulte. Nous ne sommes pas des enfants. Nous sommes des responsables et des parents pour beaucoup. Cette manière révoltante de jouer avec notre peine est très déplacée. C’est pour cela que nous attirons l’attention des ministères de l’Éducation nationale et de la Santé pour diligenter une enquête sur ces affaires qui frisent la provocation », s’est indignée l’organisation.
En attendant de faire la lumière sur cette affaire, enseignants et infirmiers restent sur des positions tranchées.